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Chères membres,
Chers membres,

Quel début d’année! Le mardi 9 janvier dernier à 9 h, le responsable des conciliateurs et médiateurs du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, monsieur Robert Dupuis, m’appelait pour m’indiquer que dans les 48 heures qui suivaient son appel, nous aurions une personne conciliatrice à notre dossier. À peine une heure après son appel, madame Louise Létourneau m’apprenait que c’était elle notre conciliatrice. À ces deux personnes, j’ai bien indiqué que nous avions un mandat de grève générale illimitée et que nous devions avoir un règlement pour le début du mois de février.

À la négociation où nous avons été en grève en 2004, nous avions un conciliateur avec très peu de disponibilité. J’ai également fait part de mes craintes que cela ne se reproduise à monsieur Dupuis et madame Létourneau. Cette dernière s’est montrée d’une très grande souplesse. Nous avons quatre dates de négociation de fixées qui sont presque toutes la fin de semaine : 21, 26, 27 et 28 janvier. La partie patronale y a acquiescé, et nous nous en réjouissons. La première rencontre devrait davantage servir à ce que la conciliatrice se présente à nous et que nous exposions de part et d’autre nos demandes et différends. Nous avons même les 3 et 4 février de bloquer au cas où nous en aurions besoin. Nous savons que madame Létourneau a travaillé à l’UQAM avec le Syndicat des profs (SPUQ) et le Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCUQ). Notre conseiller syndical, Yves Deslauriers, était à la Table de négociation avec le SCCUQ.

Malgré ces dates, nous devons nous préparer à une grève possible. Nos pancartes et autres objets qui servent sur les lignes de piquetage sont dans nos locaux à Saint-Jérôme et à Gatineau. Nous savons que nous pourrons avoir accès aux locaux du Conseil central des Laurentides si nous sommes en grève. Nous sommes vraiment très heureux du traitement que l’on nous réserve là-bas. Nous cherchons activement un local à Gatineau.

Après chacune des séances, nous enverrons une infolettre. Assurez-vous de la lire. Les trois principaux points d’achoppement sont :

– le salaire
– les exigences de qualification pour l’enseignement (EQE)
– l’évaluation de l’enseignement

Pour le salaire, en 1999, l’étude de l’Institut de la statistique du Québec démontrait que les professeurs gagnaient 10 000 $ pour leur tâche d’enseignement. Près de 20 ans plus tard, nous n’y sommes pas encore arrivés. Nous sommes à 7,5 % d’augmentation salariale sur trois ans, et l’Employeur nous offre 3,75 % sur cinq ans avec les paramètres du secteur gouvernemental (PSG) dont une situation encore inconnue à ce jour pour les deux dernières années.

En ce qui a trait aux EQE, il y a des départements qui profitent des modifications de programmes pour changer les EQE. Ces nouvelles EQE nuisent souvent aux plus anciennes personnes. Pour nous, cela ressemble à de l’âgisme. Les profs ne perdent jamais leurs compétences à enseigner. Pourquoi est-ce différent pour nous? Dans plusieurs départements, les profs eux-mêmes ne satisferaient pas aux EQE.

Quant à l’évaluation de l’enseignement, la situation se détériore. Alors qu’elle devrait être « … avant tout un mécanisme formatif permettant à l’Université et aux personnes chargées de cours de s’assurer de la qualité de l’enseignement donné. » comme le stipule la clause 13.01 de notre Convention collective, elle sert à nous réprimander et même à nous congédier dans certains cas. Dans une décision arbitrale très décevante en lien avec l’évaluation d’une personne chargée de cours en probation et reçue la semaine dernière, l’arbitre, maître Richard Bertrand, indique tout de même au paragraphe 208 que « Ces évaluations étant faites dans l’anonymat le plus complet, il est bien sûr impossible d’en contrevérifier le fondement et les motivations auprès des signataires et elles ont donc l’effet pervers de jeter le professeur ou le chargé de cours qui y est soumis, en pâture à ses étudiants, qui peuvent nourrir de l’antagonisme à son égard et animés de motifs pouvant être discutables, en arriver, si je peux me permettre d’utiliser cette expression triviale, à vouloir lui ¨ faire la peau ¨ ».

Le mercredi 17 janvier prochain, le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO) sera en grève. Relisez le courriel que nous avons envoyé le 9 janvier dernier. Nous appuyons le SPUQO. Rappelez-vous également qu’il est important que les deux syndicats se soutiennent. Comment l’UQO peut-elle refuser la demande salariale du SPUQO qui se compare aux salaires des professeures et professeurs de l’Université du Québec à Chicoutimi, pas à celui de McGill ou d’Ottawa?

Par ailleurs, l’UQO dit haut et fort que nous avons l’une des meilleures conventions collectives au Québec. Je dirais plutôt que nous en avons l’une des moins mauvaises. Nous avons dû faire une grève pour avoir de telles conditions, ce que la plupart des autres syndicats n’ont pas eu à faire. Avec notre précarité liée aux EQE, à l’évaluation de l’enseignement, à nos contrats de trimestre en trimestre, nous sommes loin d’avoir les privilèges que nous devrions avoir en lien avec le fait que nous enseignons près de 70 % de 1er cycle, près de 30 % des cours de 2e cycle et près de 10 % des cours de 3e cycle.

Sachez également que nous continuons notre démarchage politique. La semaine dernière, j’ai parlé au porte-parole de la CAQ en matière d’éducation, Jean-François Roberge, qui connaît notre dossier parce que sa conjointe a été chargée de cours et que notre vice-président de la FNEEQ l’a rencontré en décembre dernier. De plus, j’ai parlé à Mario Laframboise,  député de Blainville (ville voisine de Saint-Jérôme) et responsable de l’Outaouais, qui comprend très bien que les étudiantes et étudiants peuvent choisir d’étudier ailleurs avec le peu de programmes à l’UQO. Nous attendons la réponse à notre demande de rencontre de la ministre de l’Éducation ainsi que du député de Saint-Jérôme.

Finalement, vous avez lu les voeux du Recteur qui résume les négociations de ses deux syndicats en un tout petit paragraphe. Nous sommes d’accord avec lui qu’il faut plus de programmes et un campus unifié à Gatineau, mais rien ne pourra se faire sans de bonnes conditions de travail de tout le personnel. C’est l’objectif de notre démarchage politique. Nous devons toutes et tous avoir des conditions de travail qui nous permettront de faire grandir l’UQO : le personnel de soutien, les étudiantes et étudiants salariés, les professionnelles et professionnels, les professeures et professeurs ainsi que nous.

Rappelez-vous que l’union fait notre force!

Syndicalement,

Marie-Josée Bourget