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Dans le contexte du renouvellement de leur convention collective qui a débuté en 2017, les tutrices et tuteurs de la TÉLUQ avaient vite déchanté. L’Université s’était donné comme mission de se départir de ce corps d’emploi. Pourtant, ces personnes chargées de cours à distance constituent un élément incontournable du fonctionnement de la TÉLUQ en encadrant des étudiantes et étudiants ayant souvent un parcours atypique.

La première stratégie de la haute direction de la TÉLUQ avait été d’offrir l’encadrement de certains cours à la sous-traitance. Une entreprise privée avait obtenu le contrat en infraction à trois lois québécoises : celle sur les contrats des organismes publics, celle sur l’aide financière aux études et celle sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire. Les tutrices et tuteurs ainsi que les syndicats de personnes chargées de cours du Québec, dont le SCCC-UQO, se sont mobilisés pour lutter contre cette injustice.

Les conséquences de cette nouvelle façon de procéder ont été immédiates. 20 % des tutrices et tuteurs ont perdu leur travail. Derrière chaque congédiement, des personnes et des familles souffrent. Certaines sont même tombées sous le seuil de la pauvreté. De plus, la sous-traitance a créé un grand préjudice et a ouvert la porte à la privatisation partielle de nos universités. Toutes les personnes chargées de cours craignent désormais que leur université ait recours à la sous-traitance pour les remplacer. Par ailleurs, Québec n’aurait pas pu garantir la qualité de ses diplômes.

Le 27 juillet 2018, les tutrices et tuteurs ont gagné une bataille importante. Après une enquête, Hélène David, ministre de l’Enseignement supérieur, a constaté que les pratiques de la TÉLUQ n’étaient pas conformes. Le directeur général de la TÉLUQ, Martin Noël, qui agissait comme un recteur, a été relevé de ses fonctions. La sous-traitance devrait donc cesser, ce qui est une grande victoire et devrait faire jurisprudence dans toutes les universités.

Toutefois, la lutte n’est pas terminée. Le second front de la TÉLUQ dans sa campagne pour éliminer les tutrices et tuteurs était la création d’un nouveau statut de personnes tutrices : les professeurs contractuels. Négocié avec le Syndicat des professeures et professeurs de la Télé-Université (SPPTU), ce nouveau statut modifie, entre autres, l’enseignement et l’encadrement. Ces professeurs contractuels réalisent une part importante du travail des personnes tutrices avec des conditions de travail inférieures ainsi qu’une plus grande précarité. Nous ne pouvons que dénoncer ce manque de solidarité de la part du SPPTU. Ces agissements augmentent les tensions entre les différents corps d’emploi des universités, milieu extrêmement hiérarchisé.

La bataille juridique et politique continue sur ce front. Les tutrices et tuteurs peuvent compter sur la solidarité du SCCC-UQO et des autres syndicats de personnes chargées de cours de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ/CSN) pour continuer le combat.