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La Coalition of contingency academic labor (COCAL) existe depuis 1994. Tous les deux ans, il y a un congrès de cette coalition qui réunit des personnes qui enseignent contractuellement au Mexique, aux États-Unis, au Canada anglais et au Québec.

Ma première participation a été à Chicago en 2004 au COCAL VI. Ma présentation touchait l’importance des communications en temps de négociation. Nous sortions d’une négociation qui avait duré plus de deux ans et dans laquelle nous avions fait la grève. L’accent a principalement été mis sur notre journal syndical Le Papier et les info‑négos qui étaient produits à l’époque par Rosa Guzman, notre vice-présidente aux communications.

À ce moment, j’ai vraiment été choquée par les conditions plus que déplorables des personnes qui occupent le même emploi que nous ailleurs qu’au Québec. Plusieurs gagnaient entre 1000 $ et 2000 $ par charge de cours sans assurance maladie. Comme vous le savez, aux États-Unis, il n’y a pas d’assurance maladie gouvernementale de base non plus. Pourtant, les droits de scolarité étaient et sont toujours très élevés dans ce pays.

La COCAL XIII, elle, s’est tenue du 2 au 4 août derniers à San José, et c’était ma deuxième participation. Cette fois-ci, j’ai fait partie d’un panel dont le sujet était les solutions à la précarité. Même si les quatre personnes des trois pays représentés et moi avons travaillé individuellement, nos conclusions se rejoignaient. Selon nous, les solutions résident dans de meilleures conventions collectives, des échanges avec les divers syndicats et associations de nos universités, plus particulièrement les associations étudiantes et finalement, la population en général. Nous devons combattre la compétition entre les universités, la marchandisation de l’éducation et nous unir dans la mondialisation.

Encore aux États-Unis, il y a des chargées et chargés de cours (traduction libre) qui enseignent à 1500 $ la charge de cours. Certains vivent même sous le seuil de la pauvreté et reçoivent des food stamps (coupon alimentaire). Nous devons dénoncer ces situations inacceptables.

Au Mexique, le gouvernement s’ingère dans les élections syndicales. Quelle aberration!

Au Canada anglais, plusieurs personnes gagnent autour de 5 000 $ ou ont un salaire de 7 500 $, mais ne peuvent enseigner plus de cinq charges de cours par année.

À l’Université York en Ontario, les chargées et chargés de cours ont fait une grève de 21 semaines, et le gouvernement ontarien leur a imposé une loi pour forcer un retour au travail. L’Employeur s’est présenté seulement une heure à la table de négociation pendant cette longue période.

Une préoccupation commune au Canada touchait les évaluations à l’enseignement anonymes. Nous devons trouver des moyens de nous concerter, et ce, même si les lois du travail sont différentes en Ontario et au Québec.

Par ailleurs, pour plusieurs universités sinon toutes, les étudiantes et étudiants sont d’abord et avant tout des clients. L’important n’est pas leur formation, mais le fait qu’ils soient satisfaits du service reçu. Nous ne sommes pas trop loin de l’achat des diplômes.

L’expérience vécue cette année pour ce COCAL a été des plus enrichissantes. Affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ/CSN), nous avons assurément de très bonnes conditions en comparaison avec les autres. Nous devons continuer nos échanges pour les aider, mais aussi pour continuer de surveiller la marchandisation et la mondialisation.

La COCAL XIII s’est soldée par ma nomination au Board of director (Bureau des directeurs et directrices) comme représentante de la FNEEQ. La COCAL XIV sera à Querétaro au Mexique, et Gatineau est en lice pour recevoir la COCAL XV.

Comme nous le mentionnions à notre deuxième négociation, nos conditions de travail représentent les conditions d’apprentissage des étudiantes et étudiants. Quinze ans plus tard, c’est toujours vrai! Notre union fait notre force.

Notre participation au COCAL est importante afin de prendre conscience des revendications des autres syndicats et de connaître leurs stratégies de mobilisation. Le SCCC-UQO remercie la FNEEQ qui a assumé une grande partie des coûts de déplacement à San José.

Marie-Josée Bourget, présidente du SCCC-UQO