En début de campagne électorale, les partis conservateur et libéral ont fait des annonces concernant le régime d’assurance-emploi, mais uniquement sur le traitement fiscal des prestations de maternité et parentales. Sur les autres aspects du régime, les partis politiques fédéraux sont muets, alors que des problèmes importants subsistent pour les travailleuses et les travailleurs. Le régime doit donc être revu en profondeur.
Nous voulons proposer des solutions et surtout savoir ce que les partis politiques fédéraux entendent faire pour répondre à ce besoin urgent de réforme. Avec un taux de chômage si bas, il n’y a aucune raison de différer les changements nécessaires pour que l’assurance-emploi fasse vraiment le travail pour lequel elle a été conçue.
Un accès aux prestations à améliorer
Depuis plusieurs années, moins de quatre personnes en chômage sur dix obtiennent des prestations. L’accès diffère d’une région à l’autre et la formule actuelle désavantage les travailleurs et les travailleuses à temps partiel. Nous proposons d’instaurer une règle d’admissibilité qui soit la même pour tous et qui permette de se qualifier aux prestations après 420 heures de travail ou après 12 semaines de travail d’un minimum de 14 heures, la règle la plus profitable au prestataire devant s’appliquer. Cela tient compte de la prolifération des emplois précaires et atypiques des dernières décennies et corrige les disparités. Le volet en heures assurera une meilleure protection aux personnes qui font de nombreuses heures de travail en peu de temps, alors que le volet en semaines l’assurera pour celles qui travaillent à temps partiel ou avec des horaires fluctuant d’une semaine à l’autre.
Deuxièmement, il faut mettre fin à l’exclusion totale des prestations pour les personnes qui quittent volontairement leur emploi ou qui sont congédiées et revenir à l’ancienne formule qui, après une exclusion d’un maximum de six semaines, donnait tout de même droit à des prestations. Alors que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens éprouvent des difficultés financières s’ils manquent une seule semaine de salaire, cette pénalité est suffisante sans avoir à les priver totalement de prestations. Lire la suite