On apprenait le 23 octobre qu’une étudiante de l’UQO avait été victime d’insultes racistes de la part d’un employé de la cafétéria. Ce dernier lui aurait dit : « Si tu n’es pas contente, tu retournes dans ton ostie de pays de marde. Tu quittes ici, tu n’as rien à dire ». L’UQO a réagi rapidement et de manière appropriée. La personne ayant proféré ces insultes racistes n’est plus à l’emploi de la cafétéria, et une enquête est ouverte. Le Bureau d’intervention en matière d’inconduite (BIMI) a aussi offert une aide à l’étudiante. Nous ne pouvons que saluer la réaction de l’UQO. Cette dernière a envoyé un message clair selon quoi le racisme n’avait pas sa place dans notre université.
En premier lieu, il faut maintenant réfléchir à la prévention du racisme, du sexisme, de l’homophobie et des autres formes de discrimination. Il ne suffit pas de réprimer lorsqu’un événement malheureux survient. Il faut également agir en amont. À ce chapitre, des formations devraient être offertes à tous les membres de la communauté universitaire. Il faut apprendre à vivre dans la diversité, et la sensibilisation doit être privilégiée. L’UQO doit avoir un rôle dans la déconstruction des préjugés, ce qui pourrait limiter l’expression de l’intolérance. D’ailleurs, il est du devoir d’un employeur de garantir un environnement sain et d’offrir une formation continue en ce sens.
En second lieu, les conditions de travail peuvent avoir un impact sur les comportements racistes. La surcharge de travail, le rythme effréné et le mécontentement du public peuvent être un terreau fertile pour un « pétage de plombs ». Entendons-nous : toutes formes de racisme ne peuvent être justifiées en aucun cas. Nous ne devons trouver aucune excuse à une personne émettant de tels propos. Toutefois, de mauvaises conditions de travail peuvent amplifier des préjugés et faciliter la transformation de ces préjugés en comportements racistes.
Malheureusement, les services de restauration de l’UQO sont sous-traités. L’Université perd une partie importante de son contrôle sur la sélection de la main-d’œuvre, les conditions de travail et la qualité du service. Elle n’est pas responsable de la formation continue de son personnel. Elle ne peut pas garantir que ces employées et employés soient sensibilisés à la diversité. Bref, elle perd son rôle d’employeur et peut ainsi se déresponsabiliser. La prévention en est beaucoup plus complexe.
En somme, la sous-traitance n’est pas responsable de l’incident survenu la semaine dernière, et l’UQO a bien réagi dans les circonstances. Toutefois, l’Université ne possède pas toutes les clefs pour offrir un service public de qualité exempt de violences et de discriminations. La sous-traitance limite également certains choix environnementaux, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets résiduels ainsi que les choix alimentaires offerts. Lorsque viendra le temps de renouveler les contrats de concessions alimentaires, peut-être devrions-nous réfléchir à leur intégration aux services de l’UQO afin d’établir des choix plus éthiques.
Nicolas Harvey
Vice-président aux communications
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQO
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