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La crise que nous vivons actuellement a amené à une très grande anxiété dans la communauté universitaire. Une fois la question du trimestre d’hiver réglée, nous devons nous retourner rapidement pour planifier la suite des choses. C’est officiel : le campus sera fermé jusqu’au 1er mai. Il est malheureusement peu probable que les choses reprennent leur cour normal aussi rapidement. Les plus pessimistes prévoient un retour à la normale en décembre. Que devons-nous faire?

Contexte

Nous assistons actuellement à une ruée vers l’or de la formation à distance (FAD). D’ailleurs, le gouvernement du Québec encourage les universités à emboîter le pas, notamment avec son projet d’eCampus. Malheureusement, la formation à distance est actuellement le champ de bataille des universités québécoises. Elles tentent de se positionner sur ce « marché », souvent au détriment d’un service public de qualité. Plusieurs de ces universités sont en avance : l’Université Laval, la TÉLUQ, l’ÉNAP, l’UQAT et l’Université d’Ottawa possèdent déjà une offre de cours considérable en formation à distance. Elles ont d’ailleurs été promptes à basculer en FAD au début de la crise du COVID-19.

À l’opposé, l’UQO est l’une des universités les plus en retard en la matière. C’est pourquoi un Comité consultatif sur la FAD a été mis sur pied dans notre université il y a quelques mois. Le SCCC-UQO y est bien représenté : une personne chargée de cours par département y est présente, en plus de la présidente de notre Syndicat. Les travaux avancent bien. Toutefois, il reste encore beaucoup de chemin à faire.

La situation inédite que nous vivons risque de devancer la mise en place de la FAD. Certains considèrent que nous devrions annuler le trimestre d’été. Le SCCC-UQO est d’avis que cette solution est risquée. D’abord, elle placerait l’UQO dans une position précaire dans un contexte de lutte pour obtenir la « clientèle étudiante ». N’oublions pas. Si les inscriptions venaient à baisser, ce sont les personnes chargées de cours qui seraient les premières à perdre leur travail! De plus, ne pas utiliser le trimestre d’été pour tester cette FAD pourrait avoir des conséquences incroyable si nous devions annuler le trimestre d’automne. Selon le SCCC-UQO, nous ne pouvons pas rester les bras croisés!

La FAD que nous voulons

Soyons clairs! Nous ne souhaitons pas que l’UQO tente de gagner des « parts de marché » à la TÉLUQ et à l’Université Laval. Nous croyons à une université de service public proche de sa communauté. Nous souscrivons à notre mission de démocratisation de l’enseignement supérieur et à celle de servir les communautés de l’Outaouais et des Laurentides. D’ailleurs, le modèle de FAD préconisé par l’UQO est celui des cours hybrides, c’est-à-dire qu’une partie du cours se fait en ligne et une autre en présentiel. Sans cours en présenciel si l’isolement est maintenu, Zoom permettrait l’enseignement synchrone, c’est-à-dire en temps réel. Depuis plus d’un an, le SCCC-UQO tient toutes ses rencontres du Comité exécutif (parfois un membre est même au téléphone), et ce système a fait ses preuves. Rappelons-nous que l’enseignement en vidéoconférence a fait en sorte que le campus de Saint-Jérôme puisse naître. Au début, les groupes étaient trop peu nombreux à Saint-Jérôme. Les cours se sont donnés par vidéoconférence pour que nos étudiantes et étudiants puissent les suivre.

De plus, nous souhaitons que les étudiantes et les étudiants puissent continuer d’avoir le choix entre un cours entièrement en présentiel et un cours hybride. La FAD doit être instaurée pour les bonnes raisons : permettre à des étudiantes et des étudiants à parcours atypiques (temps partiel, monoparentalité, situation de handicap, etc.) de pouvoir accéder aux études supérieures. La FAD n’est certainement pas adaptée à toutes et à tous!

Ce que nous défendons

Nous considérons que l’Université devrait développer un projet pilote de FAD pour les cours de mai et de juin. Cependant, il faut mentionner que la FAD ne fait pas partie de notre Convention collective. Il faut négocier plusieurs éléments incontournables : rémunération, propriété intellectuelle, taille des groupes, formations pédagogiques, etc. De plus, nous devons négocier une lettre d’entente qui serait circonscrite dans le temps. Il n’est pas question de négocier sur le coin d’une table des conditions permanentes.

Bref, nous sommes prêts à négocier, mais il est clair que le SCCC-UQO n’acceptera pas d’entente au rabais. Le SCCC-UQO entend préserver les droits de ses membres. D’ailleurs, ce sont de bonnes conditions de travail qui favoriseraient la réussite du projet pilote.

En terminant, nous ne devons forcer personne à faire de la FAD. Toutes les personnes chargées de cours qui n’ont pas le goût, l’intérêt ou les compétences pour se lancer dans cette aventure devront pouvoir refuser cette option. Évidemment, tous les enseignements ne s’y prêtent pas non plus. Si nous avançons vers la FAD, il faut le faire avec discernement sans jamais oublier nos valeurs et notre mission.