Soixante jours bien comptés se sont écoulés depuis votre nomination au ministère de l’Enseignement supérieur. Tous les gens du milieu, dont les 34 000 membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), se sont réjouis de la création de votre poste. Mais depuis, rien! Pas une seule déclaration, pas un seul mot! Les plus critiques affirmeront que ce silence est à l’image du vide politique de votre gouvernement en matière d’éducation supérieure depuis son élection.
En contrepartie, nous sommes au rendez-vous! Comme toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec, celles et ceux du milieu de l’enseignement supérieur doivent apprendre à s’acclimater à une époque inédite qui force, encore une fois, au dépassement et à l’adaptation. Ici, aucun compromis. Quand il s’agit de la qualité de l’enseignement et du développement des connaissances de nos cégépiennes, cégépiens et universitaires, nos membres, présents dans toutes les régions du Québec, ne ménagent aucun effort. Vous le savez, c’est une question de professionnalisme, d’engagement, mais aussi de passion. Sans délai, en pleine pandémie et confinés, nous avons innové et su modifier nos méthodes d’enseignement dans un contexte de sous-financement, bien documenté avant même la COVID-19. Nous avons sauvé les meubles, pour ainsi dire.
Cependant, permettez-nous d’exprimer une inquiétude répétée de nombreuses fois ces derniers mois par celles et ceux qui défrichent désormais le «terrain virtuel» de l’enseignement supérieur au Québec. Nous faisons face plus que jamais à une «cannibalisation» de l’enseignement à distance au détriment des cours en présence. Bien avant le coronavirus, le discours ambiant, au nom de «la révolution numérique incontournable» dans un monde «globalisé», exerçait des pressions pour déloger l’enseignement en mode présentiel. La crise actuelle accentue ce phénomène. Lire la suite…