À l’UQO, une seule convention collective régit le travail des personnes chargées de cours. Ce contrat de travail couvre également les relations de travail des superviseurs de stages ainsi que celui des chargées et chargés de cours de la clause réserve (personnes doctorantes et professeures retraitées). Cependant, des pratiques varient énormément d’un département à l’autre.
La clause 5.1 de la Convention collective est pourtant claire. Les personnes chargées de cours bénéficient de la « pleine jouissance » de la liberté académique. Pourtant, cette liberté est malmenée dans plusieurs départements. Parfois, on impose un plan de cours cadre ou un manuel de cours. Certains départements demandent même l’approbation des examens. D’autres sont plus créatifs et imposent un « professeur de référence », bien que cette fonction n’existe pas.
Consultations et collégialité
En temps de pandémie, il y a eu de bons élèves et de mauvais. Certains départements ont consulté et tenu compte de l’avis des personnes chargées de cours pour déterminer le mode pédagogique du cours (présentiel, non-présentiel, hybride). D’autres départements n’ont pas daigné consulter et ont imposé leur mode pédagogique. Ils oublient que les chargées et chargés de cours offrent environ 70 % des cours de premier cycle!
Enfin, bien que les personnes chargées de cours y élisent une représentante ou un représentant, peu d’Assemblées départementales ne les invitent. Ces Assemblées départementales restent la chasse gardée des professeures et des professeurs réguliers. Soulignons néanmoins qu’il y a des exceptions et que, dans certains départements, la personne chargée de cours est respectée. Le Département des sciences sociales et le Département de travail social sont des modèles en la matière, et les représentantes et les représentants des personnes chargées de cours y sont systématiquement invités.
Le SCCC-UQO considère que la Convention collective devrait s’appliquer de manière uniforme partout à l’université. Trop souvent, l’autonomie départementale se transforme en arbitraire et brime les droits des chargées et des chargés de cours. Celles et ceux qui enseignent dans plusieurs départements ou dans plusieurs universités comprennent toute l’absurdité de la chose. D’ailleurs, un changement à la direction peut, du jour au lendemain, changer les règles du jeu.
Des solutions?
Comment faire pour homogénéiser les pratiques? Une première solution serait d’imposer aux départements la présence de la personne représentante des chargées et chargés de cours aux assemblées départementales. L’ex-recteur ainsi que l’ex-vice-recteur à l’enseignement, la recherche et à la création (VRERC) ont tenté de sensibiliser les directions de département à l’importance de cette représentation. Nous pouvons constater que la sensibilisation ne fonctionne pas et qu’il faut utiliser des moyens coercitifs. Par ailleurs, il serait temps d’uniformiser le principe de liberté académique à l’ensemble de l’université.
En somme, l’Université est composée de douze petites seigneuries qui interprètent la Convention collective à leur manière. Cette manière de faire peut amener une inégalité de traitement et est préjudiciable pour nos membres.
Nicolas Harvey
Vice-président aux communications
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.