En classe, Jade Boivin avait prévu aborder les différentes expressions du colonialisme au Canada. Elle avait prévu discuter d’appropriation culturelle. Et d’un autre de ces phénomènes sociaux brûlants d’actualité : la cancel culture.
Elle a renoncé à faire tout ça.
Professeure à temps partiel à l’Université d’Ottawa, Jade Boivin enseigne la « gestion de la différence » en administration publique. Son cours, cet hiver, sera politiquement correct. Sans la moindre aspérité. Quitte à être ennuyeux.
Tant pis. Pas question pour elle de risquer que son cours déraille comme celui de sa collègue Verushka Lieutenant-Duval, l’automne dernier, au sein de la même université.
« La cancel culture fait partie des discussions qui auraient été pertinentes, dit Jade Boivin. Dans le vivre-ensemble, il y a des gens qui font des erreurs. » Or, la « culture de l’annulation » fait en sorte de couper le dialogue. Lire la suite…