« Est-ce qu’on peut faire l’entrevue en français ? » Au téléphone, la voix de la jeune femme de 22 ans a des inflexions toutes québécoises.
Maria* est une dreamer au nord de la frontière, la première rêveuse sans statut du Québec à ne pas avoir jeté l’éponge après l’école secondaire, et depuis septembre dernier, une étudiante en commerce à Toronto.
Au Texas, au New Jersey, ou même en Utah, la jeune femme serait une étudiante sans statut parmi des dizaines de milliers d’autres.
Ce sont en effet déjà 17 États américains et le District de Columbia qui offrent des droits de scolarité accessibles aux « dreamers », le surnom donné aux jeunes sous le programme Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA) qui protège de l’expulsion quiconque est arrivé aux États-Unis avant son 16e anniversaire.
Mais ici, une seule porte pouvait s’ouvrir. Et encore, Maria a cherché durant trois ans cette possibilité de poursuivre des études, tout en travaillant dans des restaurants à Montréal pour épargner un peu d’argent. Lire la suite…