La pandémie a demandé une adaptation importante des services publics. L’enseignement supérieur qui a rapidement été mis dans la catégorie des services essentiels par le gouvernement Legault n’a pas fait exception. Le corps enseignant a dû s’adapter dans l’urgence. Redéfinir les méthodes d’évaluation, développer des outils numériques, trouver de nouvelles stratégies pédagogiques en vidéoconférence et accompagner des étudiantes et des étudiants en situation de crise sont quelques exemples de défis qu’ont dû relever les personnes chargées de cours.
Soyons clairs! Les chargées et chargés de cours qui offrent la majorité des cours de premier cycle et une part importante des cours des cycles supérieurs ont sauvé l’université en assurant la continuité du service public. Malgré ce constat, rares sont les universités qui ont reconnu la surcharge de travail en temps de pandémie.
Le réveil des chargées et chargés de cours
Ce printemps coïncide avec la diminution des mesures sanitaires. Pour les personnes chargées de cours de plusieurs universités, ce printemps correspond à la négociation de leur convention collective. On aurait pu penser que les directions des différentes universités auraient démontré une grande reconnaissance pour la contribution exceptionnelle du corps enseignant pendant ces deux années extrêmement difficiles. Or, ce qu’on voit à l’heure actuelle, c’est un durcissement des positions patronales.
En 2022, deux syndicats de chargées et chargés de cours ont voté pour le moyen de pression ultime : la grève générale illimitée (GGI). Dans les deux cas, l’appui à ces grèves était considérable. D’abord, le 22 janvier, les collègues de Trois-Rivières ont voté à 92 % pour la GGI. Le 16 mars, ce sont les collègues de l’UQAM qui ont voté pour la GGI à 90 %. Ces chiffres démontrent à la fois le raz-le-bol des chargées et chargée de cours ainsi qu’un manque de sensibilité et de reconnaissance des différentes directions. Soulignons qu’un vote de grève générale illimitée n’est jamais un geste anodin.
En 2022, plusieurs syndicats de personnes chargées de cours commencent leur négociation. À la FNEEQ-CSN, les différentes négociations locales sont coordonnées afin d’améliorer leur efficacité. Ces votes de grève laissent croire que cette coordination sera extrêmement sollicitée cette année!
Et à l’UQO?
La négociation entre l’UQO et le SCCC-UQO n’est qu’ à ses débuts. Il est trop tôt pour déterminer si la direction sera plus conciliante qu’à Trois-Rivières et à Montréal. Mentionnons que le Syndicat a des préoccupations, car l’UQTR, l’UQAM et l’UQO appartiennent au même réseau de l’Université du Québec. Ainsi, nous devons nous préparer à la mobilisation et planifier les moyens de pression. Espérons que notre direction choisisse une voie différente que celle de ses vis-à-vis de Trois-Rivières et de Montréal!
Nicolas Harvey
Vice-président aux communications
SCCC-UQO
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