Dans le texte qui suit, il sera question de l’évolution de notre salaire entre les années 2012 et 2021. Nous chercherons à vérifier si les résultats négociés, à la suite du renouvellement de notre convention collective, nous ont permis d’obtenir, durant cette décennie, une augmentation salariale à la même hauteur que l’inflation. Nous nous permettons également, avant de conclure quoi que ce soit sur le sujet, de jeter un coup d’œil du côté de la progression du salaire hebdomadaire moyen versé au Québec depuis 2018. Notre salaire est-il au même niveau, en deçà ou au-dessus de ce pourcentage?
De 2019 à 2021 : Des années d’appauvrissement
Entre 2019 à 2021, le salaire des personnes chargées de cours a augmenté de 4 % tandis que l’indice des prix à la consommation a augmenté de 6,7 %. Ainsi, nous nous sommes appauvris de 2,68%. C’est le montant forfaitaire de 100,00$, versé en décembre 2021, qui a eu pour effet de réduire temporairement notre appauvrissement à 1,71%. Il faut rappeler ici que ce montant forfaitaire n’a pas été inclus, sur une base permanente (c’est-à-dire ad vitam aeternam), dans notre salariale.
Une négociation dans un contexte de forte poussée inflationniste
La présente négociation se déroule dans un contexte de forte poussée inflationniste. L’Indice des prix à la consommation a augmenté au Canada de 6,9% en 2022. Les rentes de retraite émises par la Régie des rentes du Québec ont été indexées, pour l’année 2023, à la hauteur de 6,5%. Les grandes institutions bancaires prévoient, pour la présente année 2023, un taux d’inflation susceptible de se situer entre 2,7 et 4,9%. Il s’agit là de pourcentages qui dépassent toujours la cible établie par la Banque du Canada (c’est-à-dire une inflation à la hauteur de 2% par année).
Augmentation du salaire moyen québécois en comparaison avec l’augmentation salariale des chargées et chargés de cours
Quiconque se donne la peine d’examiner les données chiffrées des sources officielles en regard de nos augmentations salariales négociées entre 2012-2021 sera en mesure de constater que nous avons obtenu une augmentation salariale à la hauteur de 19,5%, alors que durant la même période, le salaire hebdomadaire moyen québécois a progressé de 30,1%. Ce décalage n’est pas anodin. C’est l’attractivité de notre profession qui peut en pâtir, notamment dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.
Un nécessaire rattrapage
Pour rétablir, en 2023, notre pouvoir d’achat à la hauteur du montant qui nous était versé en 2018 (10 084$), c’est un salaire de 11 884$ qui devrait nous être offert, soit une augmentation de 13,28% par rapport à 2021. Une telle augmentation n’aurait pour effet que de maintenir notre pouvoir d’achat. Or, notre objectif est plutôt de rattraper le salaire du corps professoral limité à leurs tâches d’enseignement. À travail égal, salaire égal!
En guise de conclusion…
Les chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Outaouais se retrouvent dans une situation où les salaires qui apparaissent à leur contrat de travail en 2023 sont moins concurrentiels et s’avèrent toujours inférieurs à l’inflation.
La négociation actuelle doit servir à mettre un terme à cette situation. Derrière ces chiffres, n’oublions pas que nous avons des collègues qui souffrent de cette situation!
Yvan Perrier
Chargé de cours en relations industrielles
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