Signe que la liberté universitaire est le sujet de l’heure dans le milieu de l’éducation, le premier geste public d’envergure de Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur, aura été de prendre position sur le sujet, notamment dans les pages du Devoir. Le 16 janvier dernier, de façon à donner le ton à son nouveau mandat, elle contactait les dirigeants des établissements universitaires du Québec dans le but de leur réitérer sa pleine et entière collaboration dans « la protection de valeurs fondamentales et universelles, telles que la liberté d’enseignement et de recherche » et dans l’application de la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire.
Bien que la liberté universitaire demande un espace performatif exempt d’entrave permettant au discours d’être énoncé en toute indépendance, elle requiert aussi des conditions financières et matérielles favorables.
Alors que les délais moyens pour déposer son mémoire ou sa thèse de doctorat ne cessent de s’allonger, que les sciences humaines semblent être dévalorisées au détriment d’impératifs économiques et qu’un pourcentage de plus en plus important d’étudiants et d’étudiantes ne terminent tout simplement pas leurs études aux cycles supérieurs, on peut se demander si le gouvernement fait quelque chose pour que cette liberté universitaire puisse être réellement mise en pratique par les jeunes chercheurs et chercheuses. Pour avoir la liberté de dire quelque chose dans le milieu universitaire, encore faut-il en avoir les moyens. Lire la suite…