L’avez-vous remarqué? Ni l’UQO ni le SCCC-UQO n’utilisent l’expression « formation à distance » (FAD) pour décrire l’offre de cours de l’hiver 2023. L’idée d’utiliser l’expression « enseignement en mode non présentiel » (EMNP) n’est pas qu’un débat d’ordre sémantique, elle relève plutôt de différences fondamentales, bien qu’elles aient en commun de ne pas se faire en présentiel.
À l’UQO, l’EMNP a été un compromis temporaire pour maintenir la continuité pédagogique. Au trimestre d’été 2020, l’EMNP a été une adaptation du mode d’enseignement afin que les étudiantes et les étudiants puissent poursuivre leur parcours. Mentionnons que le monde universitaire est rendu très concurrentiel et que des universités profitent de la crise pour recruter « une clientèle étudiante ». L’UQO ne pouvait pas rester les bras croisés, tandis que des universités achetaient à grands coûts de la publicité pour faire la promotion de leurs formations à distance. Enfin, c’était dans l’intérêt du SCCC-UQO de pouvoir donner de l’emploi à ses membres en mai et en juin. De plus, si l’UQO souhaitait offrir des cours en juillet et en août, nous pensions que plusieurs personnes chargées de cours auraient répondu présentes!
L’EMNP n’est pas de la FAD
Dans l’urgence, les chargées et les chargés de cours doivent convertir leur enseignement en mode non présentiel. Ils le font selon leurs connaissances, leurs compétences et les ressources qu’ils ont. Malgré qu’ils aient accès à un soutien technopédagogique et à des formations, ils n’ont pas accès aux ressources nécessaires afin de créer une véritable FAD. D’ailleurs, le temps consacré à l’EMNP ne correspond pas à celui de la FAD. Le résultat sera des cours plus artisanaux et moins aboutis que s’ils avaient été conçus en mode FAD.
Le problème est que l’UQO a décidé de poursuivre l’EMNP après la fin de l’état d’urgence sanitaire. Pourtant, la Convention collective ne traite aucunement de cette situation. C’est pourquoi nous devons nous assurer, dans la présente négociation, de bien conventionner cette pratique.
Il y aura probablement un jour de la véritable FAD à l’UQO, notamment selon le mode hybride. Toutefois, la FAD devra être conventionnée, bien encadrée et bien rémunérée. Elle devra être effectuée dans le respect de la mission éducative de l’UQO : démocratiser l’enseignement supérieur dans les Laurentides et en Outaouais. Elle devra offrir le meilleur encadrement possible pour les étudiantes et les étudiants. Elle ne devra pas se déployer pour faire des économies ou pour pallier la pénurie de locaux. Enfin, elle ne devra jamais remplacer l’enseignement en présentiel. Le SCCC-UQO sera là pour s’assurer que la FAD se développe pour de bonnes raisons et dans de bonnes conditions.
En somme, la formation à distance est un véritable enjeu de la présente négociation!
Nicolas Harvey
Vice-président aux communications
*Adaptation d’un texte déjà publié le 3 mai 2020
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