Mai est traditionnellement un mois de célébration pour la science en français grâce à ce merveilleux porte-voix qu’est le Congrès de l’Acfas. À 100 ans sonnants, l’Acfas affiche pourtant une mine plus soucieuse que réjouie. C’est que le recul de la langue de Molière, Tremblay ou Senghor s’est tellement accéléré qu’il prend maintenant des allures de chute libre. Sciences dures et sciences molles confondues.
Publiée à la veille de la grand-messe scientifique, une analyse des demandes de subventions des 30 dernières années a permis à Radio-Canada de confirmer des intuitions tenaces. Les chercheurs francophones non seulement disposent de moins de ressources, mais leurs projets sont plus souvent boudés au profit de ceux en anglais. Et pas qu’un peu. Par exemple, parmi toutes les subventions accordées par les trois organismes fédéraux qui financent la recherche au pays, 95 % ont été versées à des projets rédigés en anglais, entre 2019 et 2022. Lire la suite…