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OPINION – Du côté des négociations dans les secteurs public et parapublic au Québec, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor a annoncé qu’elle voulait intensifier les échanges avec les négociatrices et les négociateurs syndicaux durant la période estivale. Après avoir imposé à ses vis-à-vis du Front commun intersyndical CSN-CSQ-FTQ et APTS un rythme de négociation qui avance « à pas de tortue », voilà que madame Lebel réalise qu’il existe un calendrier et si elle veut améliorer, dès la rentrée scolaire 2023, la qualité des services et la quantité de personnes disponibles pour offrir les services à la population en santé et en éducation, la négociation doit être menée plus rondement.

Pour que la négociation dans les secteurs public et parapublic progresse plus rapidement et efficacement il nous semble que c’est madame Lebel elle-même qui doit cesser de tergiverser et surtout elle doit donner de véritables mandats de négociation aux représentant.e.s du Conseil du trésor qui négocient avec la partie syndicale. Il va de soi qu’elle doit également largement bonifier ses offres monétaires.

Curieusement, le temps requis pour concrétiser une substantielle et considérable augmentation salariale de 30% aux 125 député.e.s de l’Assemblée nationale n’a demandé que quelques semaines. Les conditions de travail et de rémunération de 600 000 salarié.e.s syndiqué.e.s, qui sont à plus de 70% des femmes, méritent des réponses à la hauteur des problèmes qui existent en ce moment dans les secteurs public et parapublic. Ce n’est pas dans les offres actuelles du gouvernement Legault que nous trouvons des solutions véritables à la pénurie de main-d’œuvre, à la sous-rémunération du personnel et à l’inflation.

Cette invitation de madame Lebel aux négociatrices et aux négociateurs syndicaux à négocier à la vitesse grand V correspond, selon nous, à une opération de marketing politique [1]. Elle veut convaincre l’opinion publique que le gouvernement met tout en œuvre pour arriver à une entente, alors que dans les faits c’est elle qui depuis janvier 2023 a multiplié les obstacles à une véritable négociation.

Sous les propos captieux [2], de madame Lebel, nous y voyons tristes billevesées [3].

Nous reviendrons sur ce sujet, probablement ou assurément… après l’été !

Yvan Perrier

Chargé de cours en relations industrielles

[1] Il faut écouter à ce sujet l’entrevue que madame Sonia LeBel a accordée à Patrice Masbourian jeudi le 18 mai 2023 à 7h26.  https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/episodes/705320/rattrapage-jeudi-18-mai-2023. « L’état des négociations avec la fonction publique ».

[2] Captieux : Qui tend, sous des apparences de vérité, à induire en erreur.

[3] Billevesée : Parole vide de sens, idée creuse.