Un gouvernement dévoile sa pensée de multiples façons : dans ses discours, dans ses lois, dans les consignes et ordres donnés aux représentants de l’État, mais aussi (peut-être surtout) dans les dépenses qu’il choisit de faire (ou de ne pas faire). Ainsi est-ce par la Politique de financement des universités que se révèle, en filigrane, ce que tel ou tel gouvernement pense des universités, quelle conception il se fait d’elles, de leur rôle dans la société, des missions qu’on doit (ou non) leur confier.
À cet égard, l’appel de mémoires lancé par la ministre de l’Enseignement supérieur, en mai dernier, fait voir une pensée on ne peut plus nette, qui soumet l’université aux entreprises et attend essentiellement d’elle des retombées économiques sonnantes et trébuchantes. Selon cet appel, il s’agit « d’améliorer la contribution des établissements universitaires aux enjeux de main-d’oeuvre dans les secteurs stratégiques pour l’économie québécoise » et de « renforcer la capacité des établissements universitaires de valoriser, sur le plan économique, la recherche et l’innovation ». Lire la suite…