Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQO (SCCC-UQO) est, depuis longtemps, engagé pour défendre la liberté académique. Le SCCC-UQO a notamment publié deux mémoires afin de protéger ce droit.
La semaine dernière, nous apprenions que le gouvernement du Québec a bloqué la nomination d’une professeure, Denise Helly, au Conseil d’administration de l’Institut national de recherche scientifique (INRS). Il semblerait que ses travaux sur l’islamophobie et le racisme systémique étaient la motivation de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, afin d’utiliser son pouvoir discrétionnaire.
Or, Denise Helly avait été élue par le corps professoral de l’INRS. Nous croyons que les personnes désignées par les personnes chargées de cours, étudiantes et professeures ne devraient pas devoir être validées par le Conseil des ministres. Il en va de l’autonomie de l’institution et du principe de cogestion. C’est une des raisons pour lesquelles nous réclamons, depuis longtemps, la réouverture de la Loi sur l’Université du Québec.
L’usage du pouvoir discrétionnaire de la ministre va également à l’encontre des visées de la Loi sur la liberté académique en milieu universitaire. En effet, cette Loi devait protéger contre la censure institutionnelle et l’autocensure. Or, la ministre Déry semble avoir agi afin de censurer une professeure dont les travaux n’étaient pas en adéquation avec le programme de la CAQ.
Il est temps de sortir le débat de la liberté académique de la dichotomie woke/anti-woke. Les cas d’entraves de la liberté académique que nous voyons quotidiennement concernent davantage le droit de critiquer son institution ainsi que la liberté de choisir ses outils pédagogiques, incluant les modes d’évaluations. Ces questions sont trop importantes pour se laisser distraire par ces manœuvres!
Nicolas Harvey
Vice-président aux communications du SCCC-UQO
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